Page:Durand de Mende - Rational, vol 1, traduction Barthelemy, 1854.djvu/229

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Le Seigneur soit avec vous (Dominus vobiscum). » Assurément, à cause de la charge de prêcher qu’il a, il porte la chasuble sur l’épaule, parce que le prédicateur, dans cette vie, doit être responsable des œuvres du peuple ; ce qui a été pris au grand-prêtre de la loi, qui, lorsqu’il sacrifiait, repliait les extrémités de son baudrier sur son épaule. Or, comme il sert le prêtre, et comme sa fonction, vu la nécessité pressante, est d’aller et de venir, il doit avoir le côté droit dégagé et libre ; d’où vient qu’on lit ceci dans le canon du Concile de Tolède (xxv, d. Unum) : « Il faut que le diacre porte un seul oratium sur l’épaule gauche, parce qu’il prie (orat), c’est-à-dire parce qu’il prêche. » En outre, le sous-diacre et le diacre, au moment de lire, l’un l’épître, l’autre l’évangile, déposent leurs chasubles, confessant en quelque sorte, par cette action, que ce n’est pas un vêtement qui leur est propre et particulier, mais qu’ils le portent selon la convenance du temps. Enfin, vers la fin de la messe, le diacre revêt la planète, pour marquer qu’il ne suffit pas d’entreprendre et de commencer la pratique des bonnes œuvres par la charité, si l’on ne l’achève encore et si l’on ne la mène à fin dans la charité.

VII. Troisièmement, on peut encore dire que le diacre, en revêtant la chasuble, déclare qu’il est prédicateur, et qu’il doit être plein d’ardeur dans la dilection, et soupirer avec force après la vie contemplative. Et lorsqu’il se la met autour du corps et qu’il la pose pliée sur son épaule, il annonce l’œuvre de la prédication, de l’oraison et de la lecture, et il vient en aide à son prochain dans ses nécessités ; et il la fait passer à droite lorsqu’il rapporte tout au souverain bien. Et ainsi, lorsqu’il revêt la chasuble, il représente Marie ; quand il s’en ceint le corps, il figure Marthe servant le Seigneur avec sollicitude.

VIII. Quatrièmement, lorsque le diacre, dans le temps des jeûnes, replie la chasuble sur son épaule, il brandit, en quel-