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cela aussi que les diacres cardinaux (diaconi cardinales) portent la table de l’autel de Saint-Jean-de-Latran sur leurs épaules le jour de la Cène (Jeudi saint) à la sacristie, et le Samedi saint la reportent sur l’autel. Ils portent toujours aussi le Souverain Pontife, comme les Lévites portaient l’Arche de l’Alliance.

III. Or, le diacre ne porte pas la dalmatique, ni le sous-diacre la tunicelle (tunicellam) les jours de jeûne, pendant l’office de la messe, pour la raison qui est écrite dans cette deuxième partie au chapitre du Diacre, et dans la sixième au chapitre de la Septuagésime ; mais ils portent leurs chasubles ou planètes repliées sur l’épaule gauche, non de droite à gauche, comme fait le prêtre, mais tout entières et relevées sur les bras, comme d’habitude. Cependant le sous-diacre, au moment de lire l’épître, dépose sa chasuble, et, après l’avoir lue, la reprend ; et le diacre, avant de commencer la lecture de l’évangile, s’en dépouille, et, après l’avoir décemment pliée, la place sur l’épaule gauche et l’attache sous le bras droit, de telle manière qu’elle descende, en façon d’étole, de l’épaule gauche au côté droit ; et, étant ceint de cette façon, il la garde ainsi jusqu’à ce que la dernière oraison soit dite, après la postcommunion ; alors, il la revêt comme auparavant. Et, la messe étant finie, tant le sous-diacre que le diacre la déposent.

IV. Assurément, ces choses sont pleines d’un divin mystère. Or, ils portent leurs planètes repliées dans les temps dont nous avons parlé : premièrement, pour la raison susdite ; secondement, ils les portent ainsi pour montrer qu’ils sont tenus, pendant ces temps, à une perfection aussi grande que celle qui est exigée du prêtre dans les autres ; c’est pour indiquer aussi que, revêtus de la charité, symbolisée par la planète, ils servent à l’autel, et non sous le poids de la crainte, comme cela avait lieu dans l’ancienne loi, qui était une loi de crainte et non d’amour, comme la nouvelle ; et cela surtout dans les temps des jeûnes, parce que ce qui se fait sans charité n’est pas mé-