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ont été vulgairement appelés fabarii, mangeurs de fèves (d’où le nom de Fabius, a faba).

V. Or, les chantres ce sont ceux qui louent Dieu ; ils représentent les prédicateurs qui excitent leurs frères à célébrer la gloire de Dieu. Car leur symphonie avertit le peuple de persévérer dans l’unité du culte d’un seul Dieu. La charge de chantre figure aussi celle du père de famille, qui « tire de son trésor des choses nouvelles et anciennes. »

VI. Il ne faut pas passer sous silence la raison pour laquelle les chantres tiennent des bâtons dans le chœur ; c’est pour représenter le commandement qu’avait fait la loi, à savoir : que ceux qui mangeaient l’agneau [pascal] eussent chacun un bâton à la main. Ce qui signifie que ceux qui se hâtent de rentrer dans leur primitive patrie pour y manger le céleste Agneau sont munis de bâtons, c’est-à-dire des enseignements des Écritures, pour se défendre contre les démons. Car, par les bâtons des chantres nous comprenons l’enseignement des Écritures et la doctrine des prédicateurs. C’est pourquoi les chantres les quittent pendant la lecture de l’évangile ; parce que, en écoutant la prédication de l’Évangile, nous avons abandonné les observances de la loi. On a parlé du chœur dans la première partie, au traité de l’Église, et l’on parlera du chant à la fin de la préface de la cinquième partie.


CHAPITRE III.
DU PSALMISTE.


I. On donne parfois au psalmiste le nom de tonsuré, comme le montre évidemment la Constitution d’Innocent III ; parfois aussi celui de clerc. Voilà pourquoi il est dit, dans une lettre du même Innocent, qu’un abbé qui a reçu la bénédiction sacerdotale peut, dans son monastère, donner la tonsure cléri-