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sécration est donné par les seuls évêques aux vierges seulement, et encore ce n’est qu’aux festivités et les dimanches. Cependant, dans une nécessité pressante, il pourrait être donné, comme le baptême, à tous ceux qui en auraient le désir et la dévotion (omnibus devotis). On ne le donne pourtant pas avant que la récipiendaire n’ait vingt-cinq ans accomplis dans l’année où elle le recevra, à moins qu’il n’y ait, par hasard, une dispense. Une vierge reçoit le voile de la profession quand elle fait preuve de continence, et, cependant, pas avant douze ans, et on ne la bénit pas non plus avant ce temps. On donne donc ce voile en même temps qu’une bénédiction solennelle, qu’accompagne le chant des Litanies. Aucun évêque ne donne ce voile aux veuves ou aux femmes corrompues ; mais elles le prennent elles-mêmes de dessus l’autel (au dire de certains auteurs).

XLVI. Certes ! l’évêque voile la vierge et non la veuve, parce que la vierge, dans ses fiançailles, représente le type de l’Église, qui, pure et vierge, a épousé un seul homme, c’est-à-dire Jésus-Christ ; et c’est en signe de cela qu’elle reçoit le voile des mains de l’évêque, pour signifier que le Christ la prend pour son épouse. Il a été dit, en parlant de sa personne : « Le Seigneur m’a fiancée avec son anneau. » Mais, dans une pareille occasion, la veuve ne reproduit pas la figure de l’Église comme la vierge, puisqu’elle n’est pas entière dans son ame et dans son corps comme celle-là. C’est pourquoi elle n’est pas unie au Christ de manière à représenter l’union de l’Église ; c’est pourquoi elle ne reçoit pas le voile.

XLVII. De plus, il est défendu au prêtre d’assister aux secondes noces et de répandre la bénédiction sur ceux qui se marient une seconde fois, comme on l’a dit dans la première partie, au chapitre des Sacrements de l’Église. Or, cette veuve se marie en quelque sorte en secondes noces : d’abord fiancée à un homme, ensuite par la profession au Christ, ce qui fait qu’on ne lui présente pas le voile de la consécration, parce qu’on la considère à l’égal d’une personne qui célèbre des se-