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déjà instruits de ce qu’on leur a lu, sont appelés au soin et au travail que signifient le Répons et le Trait. Or, comme il a été fait mention de la consécration des vierges (25)[1], il faut voir : premièrement, quels jours on les bénit ; secondement, ce que signifient les cérémonies de leur bénédiction.

XXXIX. On les bénit les dimanches, aux jours des Épiphanies (ou trois révélations du Christ)[2], in albis paschalibus (lorsque l’Église, vêtue de blanc, célèbre les fêtes de Pâques), et aux fêtes des Apôtres, afin que l’Esprit saint descende sur elles, simples comme des colombes, et que, de même que les Apôtres assurèrent par leur mort l’inviolabilité (virginitatem) de l’Église, elles soient consacrées au Seigneur et présentées par leurs successeurs au Christ, comme par les paranymphes de l’épouse. Il reste à voir ce que signifient les cérémonies de leur bénédiction, car, bien que toute ame soit fiancée à Dieu par la foi, ce qui a fait dire à Osée : « Je te fiancerai à moi dans la foi, » cependant on dit que les vierges sont plus particulièrement fiancées au Christ, parce que leur chair se joint plus étroitement à celle du Christ, par la raison que cette chair, ainsi que celle du Christ, n’a pas senti la corruption. Et c’est pour cette cause que les vierges suivent l’Agneau partout où il ira, dit l’Apocalypse.

XL. Or donc, les vierges que l’on doit bénir se tiennent debout sous un pavillon, ou en quelqu’autre lieu, jusqu’au moment où l’archiprêtre ou un autre chante à haute voix, avant l’évangile : « Prudentes virgines, etc. » Elles sortent, des cierges ardents dans les mains, têtes nues, au-devant de l’évêque, et entrent dans l’église. Or, elles portent dans leurs mains des cierges allumés, selon cette parole de [saint] Luc : « Que vos reins soient ceints, et que des lampes ardentes soient dans vos mains, » afin qu’elles se montrent les imitatrices

  1. Voir la note 25, page 409.
  2. L’Épiphanie ou Adoration des Mages, les Noces de Cana et le Baptême de J.-C. (V. le Rational, lib. vi, cap. xvi et seq., De festo Epiphaniœ.)