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veux des clercs au-dessus des oreilles, afin qu’ils aient les cinq sens de la tête libres et dégagés pour le service de Dieu. A juste titre donc il fut dit à Ezéchiel : « Les prêtres ne raseront pas leur chef et ne nourriront pas leur chevelure ; mais ils couperont leurs cheveux de temps en temps pour les tenir courts. » Or, comme dit [saint] Grégoire, dans le Pastoral (lib. II, cap. xviii) : « Les cheveux que l’on voit sur la tête, ce sont les pensées qui croissent dans notre ame. » Et ces cheveux qui s’élèvent insensiblement sur le sommet de la tête expriment les inquiétudes et les soins de la vie présente. Ces soins, que par un sentiment de négligence nous laissons parfois croître d’une manière importune, grandissent sans que nous le sentions en quelque sorte. Or donc, comme les prêtres, qui sont les chefs (duces) sacrés des fidèles, peuvent avoir les sollicitudes du dehors, et que cependant ils ne doivent pas s’y plonger avec force, on leur défend à juste titre de raser entièrement leur tête et d’entretenir leur chevelure, afin qu’ils ne retranchent pas entièrement d’eux les pensées qui occupeni le cœur des hommes qui sont sous le joug de la vie, et qu’ils ne se relâchent pas trop non plus en les laissant croître d’une manière désordonnée. Et l’on ajoute avec raison : « Qu’ils coupent leurs cheveux de temps en temps, pour les tenir courts ; » comme si l’on disait en quelque sorte : « Afin qu’il : pourvoient aux soins de la sollicitude temporelle autant qu’il sera nécessaire ; et cependant qu’ils y coupent court au plus vite, afin qu’ils ne s’accroissent pas d’une manière immodérée. » Lors donc que l’on a pourvu au soin et à la vie du corps par l’administration des choses du dehors, et que, grâce à l’intention modérée du cœur, on n’en est pas embarrassé, alors le ; cheveux demeurent sur la tête du prêtre pour couvrir la peau et on les coupe ensuite pour qu’ils ne lui bouchent pas les yeux. Pour ce qui est de la forme du cercle ou de la couronne il faut savoir qu’elle a lieu pour beaucoup de raisons.

XXVIII. Premièrement, pour marquer que le Christ, notre