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temporelle du patrimoine de saint Pierre ; il continua de se montrer propre à ce ministère difficile pendant tout le pontificat de Nicolas II, celui de Martin IV, en 1281 ; celui d’Honoré IV, élu en 1285 ; et sous Boniface VIII, élu dix ans après. Guillaume Durand, investi de la confiance d’une longue suite de pontifes, acquit la réputation d’un des hommes les plus énergiques et les plus habiles parmi les chefs du parti français qui secondèrent alors les successeurs de saint Pierre dans leurs efforts pour établir leur autorité sur la Romagne et sur la Marche d’Ancône.

Nous ne suivrons pas Durand de Mende au milieu de sa carrière politique et diplomatique. M. Le Clerc a raconté avec un grand intérêt, et toujours appuyé sur des documents certains, cette partie, l’une des plus belles et des plus brillantes de sa vie ; nous nous contenterons donc de renvoyer à son excellent travail.

Les fonctions dont le Saint-Siège chargea Durand ne furent pas seulement spirituelles ; elles devinrent plus d’une fois militaires. Le futur auteur du Rational nous explique lui-même quelle était la nature de sa charge de gouverneur de la Romagne, dont il devint comte eft 1284, après la mort de Jean de Epa.

« Les paroles mêmes de Durand, dit M. Le Clerc, sont trop importantes…… pour ne pas être citées[1] : « Un clerc peut être préposé à la conduite d’une juste guerre, non pour commander directement à des hommes de sang, mais pour répondre aux soldats, fournir l’argent, tenir les traités, rendre les sentences, disposer toutes choses, comme nous

  1. Specul., 1. c, De Dispensat., § 4, n° 57, t. 1, fol. 30 verso.