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vierge avec un homme vierge, et cela pour la raison énoncée dans la préface de la seconde partie. Enfin, le prêtre qui aura célébré la bénédiction d’un mariage contracté avec une seconde femme sera suspendu de son office et de son bénéfice, et sera remis aux mains du [Saint-] Siège apostolique ; ce que Ton sait avoir été introduit pour exhorter à garder la continence. Selon la coutume de certains lieux, lorsqu’un homme contracte union avec une seconde femme vierge, on réitère la bénédiction nuptiale, et encore faut-il que le seigneur Pape sache cela et le tolère ; autrement, le sacrement est sans validité. Il y en a qui disent que si des hommes, s’unissant à des vierges, ne sont pas bénis, se remariant une seconde fois, ils pourront être bénis lors de cette nouvelle union ; mais, si l’on bénit les époux, licet se non cognoverint carnaliter, cependant, à cause de cette circonstance, s’ils se marient de nouveau, on ne bénira pas leur union. On parlera de la bénédiction des vierges dans la préface de la seconde partie.

XVI. Il est à remarquer qu’un sacrement est plus digne qu’un autre de quatre manières, à savoir : en raison de son efficacité, comme le Baptême ; en raison de sa sainteté, comme l’Eucharistie ; en raison de sa signification, comme le Mariage : cependant quelques-uns n’approuvent pas cette manière ; et en raison de celui qui le confère, comme la Confirmation et l’Ordre.

XVII. Mais on demande pourquoi ont été institués les sacrements, puisque, sans eux, Dieu eût pu donner au genre humain la vie éternelle et la grâce ? Je réponds que c’est pour trois raisons : Premièrement, pour l’humiliation de l’homme, afin que, tandis que la créature se soumet avec respect, d’après le précepte de Dieu, aux choses insensibles et qui lui sont inférieures, elle mérite plus, par cette obéissance, devant Dieu ; secondement, pour son instruction, afin que son ame soit instruite par ce qu’elle voit au dehors, revêtu avec une apparence visible de la vertu invisible dont elle doit reconnaître l’exis-