Page:Durand de Mende - Rational, vol 1, traduction Barthelemy, 1854.djvu/18

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

trois ans d’interrègne. Durand, comme attaché à la cour pontificale, assista, en 1274, au concile de Lyon (le quatorzième concile général)[1], où l’on devait aviser aux moyens de secourir la Terre-Sainte et de faire cesser le schisme des Grecs. Déjà connu par ses travaux sur le droit, le chanoine de Beauvais et de Narbonne mérita la confiance des chefs du concile ; car il dit lui-même, plusieurs fois, qu’il fut au nombre des prélats chargés d’en rédiger les actes. Ce fut sous le pontificat de Grégoire X qu’il publia son Speculum Judiciale[2], qu’il dédia au génois Ottoboni de Fiesque, qui mourut en 1276, après avoir été pape quelques semaines sous le nom d’Adrien V, et au moment où il se disposait à élever au cardinalat l’auteur du Speculum[3].

Durand venait d’être pourvu du doyenné de l’église de Chartres (1279), lorsqu’il fut envoyé, en 1280, par les cardinaux réunis en conclave après la mort du pape Nicolas III, aux divers princes, seigneurs et villes d’Italie, pour les inviter à recevoir avec honneur Clémence, fille de l’empereur Rodolphe, fiancée au fils aîné de Charles, prince de Salerne.

Durand, jusqu’alors connu et honoré comme prélat et jurisconsulte[4], avait été chargé, dès la seconde année de Nicolas III (1278), en qualité de légat, d’une part dans l’administration spirituelle et

  1. In SS. Lugdun. concil. comment., fol. 6, verso. — Fleury ; Hist. eccl., liv. 86, n° 36. — Hist. littér. de la Fr., t. XIX, p. 318. — Ibid., p. 272.
  2. Specul., t. II, fol. 204, n° 4. — Altamura ; Bibl. dominican., p. 462.
  3. Joann. Andr. in Specul. addition., fol. 2.
  4. Sarti, 1. c, part. I, p. 388-392.