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senté in matrimonio carnali per conjunctionem corporum consummato y nonquod ipsa conjunctio, in qua Spiritus sanctus non adest, illud designet, sed per ipsum actum consummatum significatur. Le troisième mystère, c’est l’unité de l’Église, composée du rassemblement de toutes les nations et soumise à un seul époux, qui est le Christ. Ce mystère a son image dans l’homme qui n’a eu qu’une femme, et qu’une femme vierge, et s’est ensuite fait clerc, et puis a été ordonné prêtre.

XIII. C’est pourquoi, dès qu’un homme passe à la bigamie ou à un second mariage, il se retire dès ce moment de l’unité, parce que carnem suam in plures dividit, et ainsi la représentation de ce troisième mystère cesse d’exister en lui, parce qu’il ne peut être élevé au sacerdoce ; car, si on l’y élevait, il ne pourrait pas être l’image de cette unité dont nous avons parlé. En outre, il se retire, par un second mariage, de la première union signifiée par ce sacrement. Car l’Église, dès qu’elle s’est unie au Christ, ne s’est jamais retirée de lui, ni le Christ d’elle. Donc, celui qui a eu deux femmes ne peut représenter une pareille unité. Voilà pourquoi c’est à juste titre qu’il ne peut être élevé au rang d’époux de l’Église, à cause de l’abandon qu’il a fait de ce mystère dont nous avons parlé plus haut.

XIV. Remarque aussi que, selon la règle formulée par le Concile de Carthage (xxv dist., Sponsus, et xxiii dist., Sponsa), l’époux et l’épouse qui doivent être bénis doivent être présentés à l’église, au prêtre, par les parents ou par les paranymphes. Après avoir reçu la bénédiction nuptiale, eadem nocte pro reverentia henedictionis in virginitate permaneant.

XV. Au reste, les noces doivent être bénies par le prêtre avec des prières et des offrandes, selon le règlement du pape Evariste. Mais, cependant, si un homme ou une femme passent à la bigamie en contractant mariage, leur union ne doit pas être bénie par les prêtres, parce que, comme ils ont été bénis déjà une fois, on ne doit pas leur réitérer cette cérémonie. Donc, on ne doit bénir que le mariage que contracte une femme