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II. Or, on dit mystère quand il s’agit des sacrements, et ministère en parlant des ornements. Et, selon saint Augustin, le signe du sacrement est la forme visible de l’invisible grâce. Le sacrifice visible est encore un invisible sacrement. Le signe, c’est aussi la chose, à cause de son apparence, qu’elle présente aux sens et par le moyen de laquelle elle nous fait connaître l'autre chose qu’elle contient.

III. On appelle encore sacrement la représentation d’une chose sainte (sacramentum, sacrœ rei signum), ou un secret sacré (vel sacrum secretum). Et l’on parlera de cela dans la quatrième partie, sous la sixième particule du canon, au mot Mysterium fidei (mystère de foi), et au chapitre de l’Offrande.

IV. Or, il y a certains sacrements qui sont seulement de nécessité, d’autres de dignité et de nécessité en même temps, certains d’ordre et de nécessité, certains de dignité et de volonté et certains de volonté seulement. Le sacrement de nécessite seulement, c’est le Baptême, qui, dans un suprême besoin, conféré par qui que ce soit (cependant dans la forme voulue par l’Église), est utile au salut. Et on l’appelle de nécessité, parce sans lui personne ne peut être sauvé, s’il néglige de le recevoir par mépris. On parlera de ce sacrement dans la sixième partie, au Samedi saint. Le sacrement de dignité et de nécessité, c’est la confirmation de la dignité de chrétien : ce sacrement est conféré par l’évêque lui seul ; il est en même temps de nécessité, parce que celui qui l’abandonne par mépris n’est pas sauvé, ainsi qu’il a été dit plus haut. On en parlera aussi au susdit Samedi. Les sacrements d’ordre et de nécessité, ce sont la Pénitence, l’Eucharistie et l’Extrême-Onction ; on les appelle d’ordre, parce qu’ils doivent être seulement donnés par ceux qui sont, selon les canons de l’Église, élevés en dignité, et d’après les pouvoirs que possède l’Église d’ouvrir et de fermer.

V. Ils ne doivent être conférés qu’en cas de nécessité ; et, en