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XXV. Huitièmement, nous devons parler de l’extrême-onction que, d’après la règle instituée par le pape Félix IV et selon le précepte de l’apôtre saint Jacques, on donne à ceux qui combattent leur dernier combat. Quelques-uns disent, touchant cette onction, qu’elle n’est pas proprement un sacrement en tant qu’onction (chrismatio) faite avec le chrême sur le front ou ailleurs, parce que, comme ils l’assurent, elle peut être réitérée lorsqu’on prie sur un homme ; ce qui ne peut pas s’appliquer aux sacrements. Or, cette onction ne peut pas être faite par un seul prêtre, même quand plusieurs autres ne pourraient y assister. Cette onction remet les fautes vénielles, selon cette parole de saint Jacques : « Quelqu’un d’entre vous est-il et malade ?… » comme ci-dessus. Et l’on fait cette onction sur les diverses parties ou membres du corps, et cela pour les causes que l’on peut tirer des oraisons que l’on dit alors ; et cela a lieu spécialement sur les membres où résident les cinq sens de l’homme, afin que tout ce que le malade a fait de mal par eux soit effacé et détruit par la vertu dès cette onction. On lit dans certains auteurs qu’ordinairement on ne doit oindre qu’une personne qui ait au moins dix huit ans, et qu’un malade doit être oint seulement une fois dans l’espace d’un an, bien qu’il y ait plusieurs phases dans le cours de sa maladie, et que personne ne doit être oint à moins que d’abord il n’ait sa raison et qu’il n’ait demandé ce sacrement de vive voix ou par signes. Et l’on ne doit pas oindre les épaules, parce qu’elles l’ont été au baptême, et qu’elles sont désormais privées de leur office ; on ne doit pas oindre non plus au front celui qui a été confirmé, mais aux tempes ; et on ne doit pas oindre les mains du prêtre à l’intérieur, mais à l’extérieur, puisqu’elles ont été ointes à l’intérieur lors de son ordination. Et parce qu’il a été oint une fois par l’évêque, il ne doit pas, par respect pour lui, l’être davantage par le prêtre. Que si le malade oint entre en convalescence, on lavera les places de son corps où l’huile a été répandue, et on jettera au feu l’eau