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afin qu’elles ne soient fermées à personne, mais qu’elles soient ouvertes à tous, selon cette parole : « Il a ouvert ses mains à l’homme dénué de tout, et il a tendu ses bras au pauvre. » La main aride, la main avare, la main paralysée (contracta) par la lésinerie ne peut s’ouvrir. On oint donc les mains, afin qu’elles soient guéries, qu’elles s’ouvrent et qu’elles répandent avec largesse des aumônes dans le sein des indigents. Secondement, afin de montrer que l’évêque reçoit le pouvoir de bénir et de consacrer. C’est pourquoi, quand celui qui le consacre lui oint les mains, il dit : « Seigneur, daigne consacrer et sanctifier ces mains, etc. ; » comme plus haut. Troisièmement, afin qu’elles soient pures pour offrir les hosties pour les péchés. Et remarque que, bien que les mains de l’évêque aient été ointes d’huile lorsqu’on l’ordonne prêtre, on les oint cependant de nouveau du chrême lorsqu’on le consacre évêque. En effet, les mains ce sont les œuvres, l’huile c’est l’abondance de l’Esprit saint et de la grâce, par le baume que l’on y joint et que l’on y mêle ; l’odeur de la bonne renommée est représentée parle chrême. On lit dans l’Ecclésiaste (xxiii) : « Mon parfum est celui d’un baume sans mixtion. » Or, de même que, dans la hiérarchie céleste, les anges les plus élevés par le rang possèdent une plus grande grâce que les bons anges qui leur sont inférieurs, ainsi, dans les œuvres des évêques et des autres hommes élevés en dignité, plus que dans leurs inférieurs doit apparaître le don de l’Esprit saint, et s’exhaler plus suave le parfum de la bonne renommée, selon cette parole de la deuxième Lettre aux Corinthiens : « Nous sommes la « bonne odeur du Christ devant Dieu. » Et c’est pour cela que, lors de la consécration des évêques, on oint encore du chrême, et avec raison, leurs mains ointes d’huile autrefois.

XIX. On oint aussi le pouce avec le chrême, afin que son imposition profite à tous pour le salut.

XX. Or, dans l’ancien Testament, on oignait non-seulement le prêtre, mais encore le roi et le prophète, comme on le voit