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son nom même (superbia… superiora aperit), paraît être sur le sommet de la tête, qu’à juste titre on oint cette partie du corps en forme de croix et pour représenter l’humilité.

X. Le pape Sylvestre décida que cette onction serait faite par les prêtres à l’article de la mort ; d’où l’on peut croire qu’avant lui les deux onctions du sommet de la tête et du front étaient réservées à l’évêque ; car, comme le giron de l’Église se dilatait et que les évêques ne pouvaient suffire à tous pour la confirmation, ce pape établit, pour que les fidèles ne mourussent pas sans être oints du chrême, qu’ils seraient oints par les prêtres sur le sommet de la tête, au cerveau, où est le siége de la sagesse, et cela pour la force et l’augmentation de la grâce, « afin que, s’ils meurent ensuite, dit Richard (in Mitrali), ils reçoivent à proportion de la grâce l’augmentation de la gloire. »

XI. Mais cependant nous croyons que, sans recevoir l’onction, on est sauvé par le seul baptême, et que, sans qu’il soit besoin de l’imposition des mains, Dieu donne l’Esprit saint à qui il veut le donner, ainsi qu’on le lit dans les Actes des Apôtres.

XII. Et les sectateurs d’Arnaud (de Bresse ou de Brescia[1] Arnaldistæ), hérétiques pleins de perfidie, soutiennent que les hommes ne reçoivent jamais l’Esprit saint par le baptême d’eau, et que les Samaritains baptisés ne le reçurent que lors qu’on leur eût imposé les mains. Or, on fait deux onctions en forme de croix, selon Raban, afin que dès ce moment le diable, reconnaissant sur le vase qui lui avait d’abord appartenu le signe de sa première défaite, celui de la sainte croix, par la-

  1. Arnaud de Bresse, natif de la ville de Bresse, en Italie, et hérétique, vivait dans le XIIe siècle. On donna à ses adhérents les noms de poplicains ou publicains, et d' arnaldistæ. (V. Du Pin, Bibl. des aut. ecclés. du XIIe siècle ; — Othon de Frisingues, 1. 2, De Gestis Friderici, cap. 20 ; — Gerhons Reichersperg., 1. 1, De Investig. Antichrist., et l’Hist. de saint Bernard, par M. l’abbé de Ratisbonne, 2 vol. in-8o, t. 2, p. 49-57.)