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et la torpeur, et s’exerce à la pratique des bonnes œuvres, parce que la foi sans les œuvres est une foi morte ; afin aussi que, par le mystère (sacramentum) de la foi, ses pensées s’épurent de plus en plus. Sur la poitrine, afin qu’en s’exerçant aux bonnes œuvres, il ait la force de supporter les labeurs de cette vie. Sur les épaules, puisque la foi est engendrée par l’amour (dilectione), selon l’Apôtre. Or, l’huile passe du cœur aux épaules quand la foi que l’on conçoit dans son ame arrive à sa perfection par les œuvres ; car, selon la définition suivante, la foi consiste à faire ce que tu dis. Et celui qui a été baptisé est oint du chrême par le prêtre, au sommet de la tête, afin d’être prêt à rendre raison de la foi à tout homme qui l’interrogera. Par la tête, on entend l’ame, selon ce qu’on lit : « Les yeux, c’est-à-dire l’intelligence du sage sont dans sa tête, à savoir : dans son ame, dont la partie supérieure est la raison, et l’inférieure la sensualité. » Voilà pourquoi, par le sommet de la tête, qui en est la partie supérieure, on entend à juste titre la raison, qui est la partie la plus élevée de l’ame. On parlera bientôt de cela, dans la sixième partie, à l’article du Samedi saint, où l’on traite de la Confirmation. Or donc, avant le bap tême, on oint l’homme d’huile bénite, et après du chrême consacré, car le chrême convient seulement au chrétien.

VII. Le Christ (Christus) tire son nom du chrême ou de l’onction (a chrismate) qu’il a reçue ; ou plutôt c’est du Christ (a Christo) que cette onction a pris son appellation (chrisma), non selon la forme du nom, mais plutôt selon la règle de la foi. Les chrétiens tirent leur nom du Christ, comme en quelque sorte les oints dérivent de l’oint (uncti... ab uncto), c’est-à-dire du Christ, afin que tous courent en foule à l’odeur du parfum du Christ, dont le nom est une huile répandue ; mais, selon la rigueur du nom, les chrétiens tirent le leur du chrême (chrisma), selon [saint] Isidore. On parlera de cela dans la préface de la seconde partie.

VIII. Selon saint Augustin, la première onction faite avec