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malades, nous avons reçu l’enseignement des Apôtres. Quant à l’huile des catéchumènes, nous la tenons des hommes qui leur ont succédé.

V. Et, quoique Dieu puisse accorder l’huile spirituelle sans qu’on reçoive la corporelle, cependant, comme les apôtres pour les infirmes, et leurs successeurs pour les catéchumènes, se sont servis de ce moyen, on ne peut omettre sans péché ce que leur autorité a consacré, comme on l’a dit au chapitre de l’Autel. Car ce fut ainsi qu’autrefois les justes plurent à Dieu, d’abord sans qu’il leur fût besoin d’être circoncis ; mais, quand Dieu eut fait un commandement de la circoncision, ceux qui l’omettaient commettaient un péché. Troisièmement, parlons de l’onction de ceux qu’on doit baptiser. Or, dans le Nouveau, Testament, non-seulement on oint les rois et les prêtres, comme on le dira bientôt, mais aussi tous les chrétiens, parce que le Christ nous a fait rois et prêtres dans son sang devant notre Dieu, c’est-à-dire des prêtres-rois, selon ce que dit l’apôtre saint Pierre : « Vous êtes une race élue, c’est-à-dire choisie parmi les hommes ; sacerdoce royal, que vous possédez en vous conduisant bien (regale sacerdotium… bene vos regentes). »

VI. Tous les chrétiens sont oints deux fois d’huile bénite avant leur baptême. Premièrement sur la poitrine, ensuite entre les épaules, et deux fois après le baptême, du chrême consacré : d’abord par le prêtre, au sommet de la tête ; ensuite par l’évêque, au front ; et, selon [saint] Augustin (II, d. Ecclesiasticarum), les trois premières onctions que fait l’Église ont été introduites plutôt par l’usage qu’en vertu de quelque témoignage de l’Écriture. Or, on oint celui qu’on doit baptiser à la poitrine, siège du cœur : premièrement, afin que, par le don de l’Esprit saint, il rejette l’erreur et l’ignorance et reçoive la foi droite, parce que le juste vit de la foi, et que c’est par le cœur qu’on croit à la justice ; entre les épaules, afin que, par la grâce de l’Esprit saint, il secoue la négligence