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CHAPITRE VIII.
DES CONSÉCRATIONS ET DES ONCTIONS.


I. On lit que le Seigneur commanda à Moïse de composer une huile (chrisma) pour en oindre le tabernacle au jour de la Dédicace, ainsi que l’arche du Testament, la table et les vases sacrés ; enfin, pour consacrer, par une onction semblable, les prêtres et les rois.

II. On ne lit pas, toutefois, que Moïse fut oint autrement que d’une onction spirituelle, ainsi que le Christ. Or, le Christ ne voulut pas être oint de l’onction matérielle, puisque c’est par elle qu’on reçoit l’onction spirituelle dont il fut oint ; et voilà pourquoi l’Église, mère miséricordieuse (mater pia) fait diverses onctions. Nous en toucherons ici quelques mots en passant, et nous dirons : premièrement, ce que signifient ces onctions ; secondement, de quoi elles se composent ; troisièmement, nous parlerons de l’onction qu’on fait à ceux que l’on doit baptiser ; quatrièmement, de l’onction que l’on fait à ceux qui sont baptisés, onction que l’évêque leur fait sur le front ; cinquièmement, de l’onction de ceux qu’on ordonne prêtres ; sixièmement, de l’onction qui sert à consacrer les évêques et les princes : septièmement, de celle de l'église, de l’autel, du calice et des autres vases consacrés au culte divin ; huitièmement, de l’extrême-onction ; neuvièmement, de la consécration et de la bénédiction du cimetière, des habits sacerdotaux et des autres ornements de l’église ; dixièmement, de la consécration et de la bénédiction des vierges.

III. Et d’abord, il est à remarquer qu’il y a deux sortes d’onction : l’extérieure, qui est matérielle ou corporelle et visible, et l’intérieure, qui est spirituelle et invisible. Le corps est oint visiblement par l’onction extérieure. L’apôtre saint Jac-