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d’huile ta tête, et lave ton visage. » Car, de même que l’huile dans les liquides, ainsi la miséricorde dans les bonnes œuvres monte toujours au-dessus (superior) ; et quelque liquide que tu verses sur l’huile, elle nage toujours au-dessus. Et, touchant la miséricorde, il est écrit : « Le Seigneur est suave pour tous, et la pitié est sur toutes ses œuvres, et sa miséricorde l’emporte sur la sévérité de sa justice. » Que l’autel de notre cœur soit donc oint de cette huile, afin que, gardant toujours le souvenir de la miséricorde, nous ne perdions pas la grâce de l’aspersion de l’eau, de la régénération et du baptême.

XXXI. Les cinq croix d’huile signifient que nous devons toujours avoir présent à la mémoire le souvenir des cinq plaies du Christ, qu’il a souffert pour nous sur la croix. Car il reçut cinq blessures, à savoir : aux mains, aux pieds et au côté. Elles désignent encore les cinq genres de souffrances de miséricorde qui nous sont nécessaires.

XXXII. Car il est nécessaire que l’homme ait pitié du Christ en compatissant à sa passion, ce qui a fait dire à Job dans la personne du Christ : « Ayez pitié de moi, ayez pitié de moi, vous, du moins, qui êtes mes amis, etc. » Il faut aussi que l’homme ait pitié de son prochain, dont il voit les maux, sur quoi on lit dans l’Ecclésiastique : « Compassion de l’homme à l’égard de son prochain et pour lui-même. » Et cela de trois manières, à savoir : pour les fautes commises, en les pleurant, ce qui a fait dire à Jérémie : « Il n’y a aucun homme qui fasse pénitence pour son péché, en disant : Qu’ai-je fait ? » Pour les omissions, sur quoi Isaïe dit : « Malheur à moi qui me suis tu, c’est-à-dire parce que je n’ai pas parlé ; » comme s’il disait : « Parce que j’ai omis le bien que j’ai pu faire, et pour les bonnes œuvres faites dans un esprit moins pur qu’il faudrait. » Voilà pourquoi saint Luc dit : « Lorsque nous aurons fait toutes les bonnes œuvres, disons que nous sommes des serviteurs inutiles, etc. ; » comme s’il disait : « Nous