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on offre un sacrifice de louange et de jubilation, selon cette parole du Psalmiste : « Le sacrifice à offrir à Dieu, c’est notre esprit, etc. » Sur cet autel se fait la commémoration du corps et du sang du Christ. De l’autel les prières montent au ciel, « parce que Dieu abaisse ses regards sur nos cœurs. » Donc, on asperge d’eau, cet autel, quand on purifie les cœurs des hommes de leurs péchés par la prédication de l’Évangile. Car la prédication c’est l’eau, selon cette parole : « Vous tous qui avez soif, venez aux eaux. » Donc, c’est par cette eau, c’est-à-dire par la prédication de l’Évangile et par la sanctification du Saint-Esprit, que l’autel du cœur et l’homme tout entier sont à la fois purifiés et rendus saints. Or, on consacre l’autel du cœur par la pensée de la crainte, afin qu’il soit invité au bien, et que, par l’effet de Famour, il y soit confirmé ; car « le commencement de la sagesse, c’est la crainte du Seigneur. »

XIX. Or, on asperge sept fois l’autel d’eau, pour marquer que dans le baptême les sept dons de l’Esprit-Saint nous sont accordés. Cela signifie encore que nous devons nous rappeler la passion du Seigneur et l’avoir toujours présente à la mémoire. Car les sept aspersions de l’eau, ce sont les sept effusions du sang du Christ. La première eut lieu lors de la circoncision. La seconde, pendant qu’il priait au jardin des Oliviers et quand sa sueur se changea en gouttes de sang. La troisième, lors de la flagellation de son corps. La quatrième, quand on couronna sa tête d’épines. La cinquième, quand on perça de part en part ses mains. La sixième, quand on cloua ses pieds à la croix. La septième, lors de l’ouverture de son côté. Et il y en a certains (quidam) qui font trois aspersions, parce que c’est au nom de la sainte Trinité qu’on baptise, ou parce que l’Église est purifiée de ses péchés de pensée, de parole et d’action ; voilà pourquoi on dit alors : « Miserere mei… »

XX. Les aspersions ci-dessus mentionnées se font avec un aspersoir fait d’hysope, et cette herbe, qui est vile (humilis)