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XV. Ensuite, le pontife tourne sept fois autour de l’autel. Premièrement, pour marquer qu’il doit, lui, avoir soin de tout pour tous, et posséder la vigilance qui est désignée par le circuit. Voilà pourquoi on chante alors : « Les gardes de nuit (vigiles) m’ont trouvée, lorsqu’elles faisaient le tour de la ville » (Cant.). Il doit, en effet, veiller avec sollicitude sur les troupeaux qui lui sont confiés ; « car, comme dit Gilbert, c’est une chose ridicule qu’une vedette aveugle, qu’un coureur boiteux, qu’un prélat négligent, qu’un docteur sans science (insipidus) et qu’un crieur public muet. »

XVI. Secondement, les sept circuits autour de l’autel signifient les sept degrés de la vertu d’humilité du Christ que nous devons avoir, et que nous devons parcourir fréquemment. La première vertu du Christ, c’est que, de riche il s’est fait pauvre ; la seconde, qu’il a été mis dans une crèche ; la troisième, qu’il a été soumis à ses parents ; la quatrième, qu’il a incliné la tête sous la main d’un valet ; la cinquième, qu’il a supporté et souffert un disciple larron et traître ; la sixième, que, plein de mansuétude, il a paru debout devant un juge inique ; la septième, qu’il a prié avec clémence pour ceux qui le crucifiaient.

XVII. Troisièmement, les sept circuits autour de l’autel représentent les sept voyages du Christ. Le premier fut du ciel dans le sein (in uterum) de Marie. Le second, du sein (de utero) de sa mère dans la crèche. Le troisième, du berceau dans le monde. Le quatrième, du monde au gibet. Le cinquième, du, gibet dans le sépulcre. Le sixième, du sépulcre dans les lymbes. Le septième, des lymbes dans le ciel. Ensuite l’évêque asperge l’autel.

XVIII. Or, l’Apôtre dit ce que signifie l’autel dans le temple : « Le temple de Dieu est saint, et c’est vous qui êtes ce temple. » Si donc nous sommes le temple de Dieu, nous avons un autel. Notre autel, c’est notre cœur. Car le cœur est dans l’homme ce que l’autel est dans le temple. Sur cet autel,