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CHAPITRE VII.
DE LA CONSÉCRATION DE L’AUTEL.


I. On consacre non-seulement l’église, mais aussi l’autel ; et cela pour trois raisons. Premièrement, pour y offrir des sacrifices (sacramentum) à Dieu (Genèse, viii). Noë éleva un autel au Seigneur, et prenant de tous les oiseaux et de toutes les bêtes pures, il les offrit sur l'autel. Et le sacrifice (sacramentum) que nous offrons sur cet autel, c’est le corps et le sang du Christ, que l’on immole en mémoire de la passion du Seigneur, selon cette parole : « Faites ceci en commémoration de moi. »

II. Secondement, pour y invoquer le nom de Dieu ; voilà pourquoi il est dit (Genèse, xii) qu’Abraham éleva un autel à Dieu qui lui était apparu, et il y invoqua le nom du Seigneur, Or, cette invocation qui a lieu sur l’autel, est proprement appelée la messe (missa).

III. Troisièmement, pour chanter (Ecclés., xivii) : « Dieu lui donna alors la patience contre ses ennemis ; et il établit des chantres pour être devant l’autel, et il accompagna leurs chants de doux concerts de musique »[1].

IV. Or, voici la manière et l’ordre dont a lieu la consécration de l’autel : premièrement, le pontife commence en ces termes : « Seigneur, viens à mon aide. » Après, il bénit l’eau, puis il fait quatre croix avec l’eau bénite aux quatre cornes de l’autel. Ensuite, il fait sept fois le tour de l’autel et asperge en

  1. [Etstare fecit cantores contra altare, et in sono eorum dulces fecit modos.] Ecclésiastique, cap. xlvii, vers. 11. « Cela peut signifier, dit Le Maistre de Sacy, ou que David a composé lui-même ou fait composer par ses musiciens les airs des cantiques, ou qu’il a ordonné que les chantres joindraient au son des voix divers instruments de musique. » (V. la sainte Bible, édition de 1742, t. XI, p. 307, note 2.)