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d’autres immondices, destinée au logement des animaux ou aux besoins naturels des hommes, et qu’elle ait été ouverte indistinctement à tout le monde comme un lieu de retraite, ou une hôtellerie ; et il ne serait peut-être pas mal qu’en pareil cas elle fût solennellement réconciliée par l’évéque. Mais si quelqu’un, après avoir été assassiné hors de l’église, est bientôt après porté dans l’église ; s’il arrive que celui qui l’a tué, ou un autre, entre dans l’église, et, ne le croyant pas mort, fasse au cadavre encore chaud une plaie d’où le sang coule, on doit réconcilier l’église, autant pour marque d’horreur et d’abomination qu’à cause de la violence faite et du péché commis ; bien qu’en effet cet homme ne soit plus en vie, cependant son sang a été répandu en ce lieu par la violence d’un de ses semblables. Car la violence, l’horreur et l’injure sont faites au cadavre même. Mais il en est autrement lorsque, par honneur et par respect pour le corps d’un homme mort naturellement, on coupe ses membres ou qu’on lui enlève ses entrailles dans l’église, afin qu’une partie en soit ensevelie en un lieu et une autre ailleurs.

XLII. On réconcilie encore une église dans laquelle un infidèle, ou même un homme publiquement excommunié, a été enseveli ; et alors on doit en racler les murailles. Or, dans les cas mentionnés plus haut, et qui entraînent après eux la réconciliation de l’église, on requiert que l’exigence de cette cérémonie soit au moins fondée sur un fait dévoilé par la renommée.

XLIII. Car le scandale, c’est l’horreur et l’abomination que l'on éprouve à cause de la honte du péché et de la violence commis dans un lieu saint ou dans l’église ; en ce lieu, où l’on demande le pardon des péchés, où celui qui s’y réfugie doit être en sûreté, où l’on immole l’hostie salutaire pour les péchés du peuple (Lév., xiv, c), où aussi ceux qui s’y enfuient sont sauvés et rendent gloire à Dieu, trouvent la réconciliation et arrivent au bon propos, comme de ne plus vouloir pé-