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turée[1]. Car c’est surtout dans la conjonction du sceau, du trou, de la table et du pied de l’autel ou de sa structure inférieure qu’est comprise et que s’entend la consécration. Quatrièmement, on reconsacre l’autel si on a fait à lui ou à la conjonction de la table et de la structure inférieure une telle augmentation, qu’il perde sa première forme : car c’est la forme qui constitue l’existence d’une chose. Cependant, pour un petit ajout il n’est pas profané ; mais alors ce qui est saint attire à soi ce qui ne l’est pas, pourvu toutefois que la conjonction de la table et de la structure inférieure ne soit pas beaucoup changée. Cinquièmement, on reconsacre l’autel ainsi que l’église lorsque l’on est dans le doute de leur consécration. Sixièmement, quant à l’autel que l’on porte en voyage (altare viaticum), si la pierre a été enlevée du bois dans lequel elle était encadrée, et qui représente en quelque sorte son sceau, et qu’on l’ait replacée de nouveau dans le même cadre ou dans un autre, il y en a quelques-uns qui pensent qu’on doit le reconsacrer, et d’autres qui sont d’avis de le réconcilier seulement ; car, bien que cet autel soit souvent transporté d’un lieu à l’autre par ordre de l’évêque, et qu’il soit porté en voyage (à cause de quoi on l’appelle portatif ou de voyage, altare viaticum), on ne le reconsacre pas, ou on ne le réconcilie pas cependant pour cela dans chacun des lieux où on le transporte.

XXXV. Que si l’on dore un calice consacré, doit-il être, à cause de cela, reconsacré ? car il semble ainsi un nouveau calice, puisqu’il paraît neuf ; celui qui renouvelle le premier aspect d’une chose semble avoir fait un vase neuf, et celui qui répare une chose déjà établie la refait. En effet, la consécration s’attache à la surface des objets. Voilà pourquoi j’ai dit

  1. Cette phrase est assez difficile à traduire ; en voici le texte : « Tertio, consecratur altare, si juncturaqua sigillum foramini, vel etiam quamensa stipiti ubi aliud sigillum, quod mensa ipsa non est mota adhaeret, vel aliquis ex lapidibus ipsius juncturae seu stipitis, mensam ver sigillum tangens, motus vel fractus sit. »