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doit pas reconsacrer l’église, à cause du dérangement ou de la fracture de l’autel ou de sa structure, parce que la construction de l’autel est autre chose que celle de l’église. Si, par contraire, l’église est détruite totalement et que l’autel ne soit pas atteint, on reconsacrera seulement l’église, après l’avoir réparée, et l’autel ne sera pas reconsacré, bien qu’alors il convienne de le laver avec de l’eau exorcisée.

XXXIII. Malgré que le maître-autel ait été consacré, néanmoins les autres petits doivent l’être aussi, quoique certains auteurs aient dit qu’il suffisait, dans la consécration du plus grand autel de l’église, de montrer les autres du doigt.

XXXIV. Et, si l’autel est un peu écorné à l’extérieur, on ne doit pas le reconsacrer pour cela. Secondement, on reconsacre l’autel, si son sceau, c’est-à-dire la petite pierre avec laquelle l’on bouche ou l’on scelle le tombeau ou la cavité dans laquelle sont enfermées les reliques, a été dérangé ou brisé. Et l’on fait parfois ce trou au pied de l’autel ; et parfois on n’y appose pas un autre sceau, parce que, en ce cas-là, la première tablette superposée tient la place du sceau, qu’elle remplace. Et quelquefois on fait ce trou dans la partie postérieure de l’autel, et parfois dans la partie antérieure ; et dans ce trou, en témoignage de la consécration, on a coutume d’enfermer prudemment les lettres de consécration écrites et signées par l’évêque, contenant son nom et celui de ses autres collègues présents à cette cérémonie, et le nom du saint en l’honneur duquel l’autel est consacré ainsi que l’église elle-même ; quand on consacre l’une et l’autre en même temps, on y joint aussi l’année et le jour de la consécration. Troisièmement, on consacre l’autel, si la jointure par laquelle le sceau adhère au trou, ou la table au pied de l’autel, ou un autre sceau, a été brisée : car la table elle-même adhère si on ne la remue pas, ou si quelqu’une des pierres de la jointure ou du pied de l’autel qui touche à la table ou à son sceau a été remuée ou frac-