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ties de la liturgie et de l’archéologie, mais l’explication forcée même des plus petits détails répand parfois une certaine obscurité sur le style de l’évêque de Mende ; c’est encore un voile que l’imagination a le charme de soulever et derrière lequel elle trouve de quoi nourrir la dévotion la plus naïve comme la plus ingénieuse.

En toute science, les préliminaires sont arides ; on ne devra donc pas s’étonner du peu d’intérêt apparent des premiers chapitres du Rational, qui sont comme l’exposition de ce grand ouvrage : péristyle sévère, mais qui ouvre à l’œil étonné des perspectives aussi agréables que variées, une fois qu’on en a franchi le seuil.

Telle est l’impression que l’on éprouve à la lecture de l’œuvre de Durand.

Parlerons-nous maintenant de l’influence du Rational dans le monde chrétien ? — En moins de deux siècles, ce monument littéraire, quoique écrit en latin, compte plus de quatre-vingt-dix éditions[1] ; il est traduit dans toutes les langues de l’Europe, excepté dans la nôtre[2]. Les esprits les plus distingués de tous les temps se réunissent pour proclamer cet ouvrage « un monument gigantesque, en même temps que pieux et savant. »

Pourtant la langue adoptée par Guillaume était un

  1. M. Victor Le Clerc en a compté jusqu’à quatre-vingt-quatorze éditions.
  2. On ne peut pas même donner le nom de paraphrase à la traduction faite par ordre de Charles V, dit le Sage. Voir ce que nous en disons dans une des notes bibliographiques de notre Notice sur la vie et sur les écrits de Guillaume Durand.