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peuples juif et gentil, produite par la croix du Christ, selon cette parole du livre de Jacob : « Il bénit ses fils les mains croisées. » Et cette croix, ou le côté en travers de l’église, c’est-à-dire allant du côté gauche de l'Orient au côté droit de l’Occident, et l’autre de la droite de l’Orient à la gauche de l’Occident, signifie que ce peuple, qui était d’abord heureux (dexter), est devenu malheureux (sinister), et que, de la tête où il était, il a passé à la queue, et cela par la vertu de la croix. Car le Christ, venant de l’Orient, a laissé les Juifs à sa gauche, parce qu’ils étaient infidèles, et est venu vers les Gentils, à qui (bien qu’ils fussent dans l’Occident) il a donné d’être à sa droite ; enfin, après avoir placé les Gentils à droite, dans l’Orient, il a visité les Juifs à gauche, dans l’Occident, car il est certain qu’ils sont plus méchants qu’il n’a d’abord trouvé les Gentils. C’est pourquoi on écrit ces lettres obliquement et en manière de croix, et non tout droit, parce qu’il ne peut atteindre à cette sainte intelligence, celui qui ne reçoit pas le mystère de la croix et ne croit pas qu’il sera sauvé par la passion du Christ ; la sagesse n’entrera pas dans une ame mal disposée (malivolam), et là où le Christ n’est pas le fondement, on ne peut bâtir dessus.

XXII. Secondement, l’écriture de l’alphabet représente l’un et l’autre Testament, parce qu’ils ont reçu leur accomplissement par la croix du Christ. Car, dans la passion, le voile du temple se déchira à cause qu’alors les Écritures furent ouvertes et que le Saint des saints fut révélé. Ce qui fait qu’en mourant le Christ dit : « Tout est consommé. » Or, toute science est contenue dans ce peu de lettres, et l’on tire la croix transversalement pour exprimer qu’un Testament est contenu dans l’autre. C’était une roue dans une autre roue.

XXIII. Troisièmement, elle représente les articles de la foi. Or, le pavé de l’église, c’est le fondement de notre foi. L’alphabet qu’on y écrit, ce sont les articles de la foi, avec lesquels on instruit les ignorants et les néophytes d’entre les deux peu-