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machine du ciel, de la terre et des enfers, abaissée et soumise, fléchisse maintenant le genou. »

XVIII. Or, la porte étant ouverte, l’évêque entre pour marquer que s’il use raisonnablement de ses droits, rien ne peut lui résister, selon cette parole : « Seigneur, qui résistera à ta puissance ? » Mais il entre avec deux ou trois prêtres seulement, afin que toutes les paroles de la consécration restent dans la bouche de deux ou trois témoins, ou parce que le Seigneur s’étant transfiguré en présence d’un petit nombre de disciples, pria pour l’Église, et, en entrant, il dit : « Paix à cette maison et à tous ceux qui y habitent ; » parce que le Christ, en venant dans ce monde, fit la paix entre Dieu et l’homme. Car il vint afin de nous réconcilier à Dieu le père.

XIX. Après cela, pendant qu’on dit les litanies, il prie prosterné contre terre, pour que cette maison soit sanctifiée. Car le Christ aussi, s’étant humilié avant sa passion, priait pour tous les disciples qui croiraient en lui, disant : « Père, sanctifie-les en ton nom. » Après qu’il s’est relevé, il prie sans saluer le peuple, car il ne dit pas : « Que le Seigneur soit avec vous, » puisqu’en quelque sorte l’église n’est pas encore baptisée, et parce que les catéchumènes ne sont pas seulement dignes qu’on les salue, mais, quoiqu’ils ne soient pas encore sanctifiés, il faut cependant prier pour eux.

XX. Le clergé, qui prie et chante les litanies en chœur, représente les apôtres qui intercédaient auprès de Dieu pour la sanctification de l’Église et des âmes. On écrit de la manière suivante l’alphabet sur le pavé de l’église : on fait une croix de cendre et de sable transversale à l’église, et on y trace l’alphabet en manière de croix, en lettres grecques et latines, mais non hébraïques, parce que les Juifs se sont éloignés de la foi, et on écrit avec le bâton pastoral.

XXI. Or, l’alphabet écrit sur la croix représente trois choses : premièrement, l’écriture en manière de croix, composée de lettres grecques et latines, marque l’union dans la foi des deux