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la parole de sa bouche, etc. ? Donc, frapper les portes du bâton, c’est ébranler par la voix de la prédication les oreilles de ses ouailles. Car les oreilles sont les portes par lesquelles nous faisons entrer dans les cœurs de nos auditeurs les paroles de la sainte prédication ; ce qui fait dire au Psalmiste : « Toi qui m’ouvres les portes afin que j’annonce toutes tes louanges aux portes de la fille de Syon. » Que sont les portes de la fille de Syon, sinon les oreilles et l’entendement des fidèles. Troisièmement, la triple percussion avec la verge et l’ouverture des portes signifient que, par la prédication des pasteurs, les infidèles viendront à la connaissance de la foi. Par elle, en effet, s’ouvrent les portes de la justice, et ceux qui sont entrés par elles reçoivent la foi ; voilà pourquoi le Psalmiste dit : « Ouvrez-moi les portes de la justice, et, entré par elles, je confesserai le Seigneur ; c’est la porte du Seigneur, les justes entreront par elle. » Donc, l’évêque frappe sur le linteau c’est-à-dire qu’il prie et qu’il parle, disant : « Je vous supplie, ô princes (démons, ou plutôt hommes) ! enlevez, c’est-à-dire ouvrez les portes, dépouillez votre ignorance et ôtez-la de devant votre cœur. »

XV. Or, la demande du diacre qui est enfermé dans l’église et répond au nom du peuple : « Quel est ce roi {iste) de gloire ? » c’est l’ignorance de ce même peuple, qui ne sait quel est celui (iste) qui doit entrer.

XVI. L’ouverture de la porte, c’est l’évacuation du péché : c’est donc à juste titre que l’évêque frappe trois fois, parce que ce nombre est très-connu et très-saint ; et, dans toute dédicace, l’évêque doit frapper trois fois aux portes, parce qu’aucun sacrement n’a lieu dans l’Église sans qu’on invoque la Trinité.

XVII. Et la triple proclamation : « Ouvrez-vous, portes, etc., » signifie la triple puissance du Christ, à savoir : celle qu’il a dans le ciel, et sur le monde, et en enfer. C’est pour cela qu’on dit dans l’hymne de l’Ascension : « Que la triple