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hors de l’Agneau pascal, et cela à cause du précepte de la loi, afin de nous donner l’exemple de nous abstenir parfois de ce qui est permis, et parfois d’en manger. L’aspersion que l’on fait autour de l’église, à l’extérieur, marque que le Seigneur qui veille sur les siens envoie son ange au milieu de ceux qui le craignent.

XII. Et les trois répons que l’on chante pendant ce temps-là, c’est la joie des trois ordres de ceux qui reçoivent la foi, à savoir : de Noé, de Daniel et de Job. Et parce qu’à cette invocation est attachée la grâce de la foi, de l’espérance et de la charité, voilà pourquoi on asperge le pied, le milieu et le haut de la muraille. On parlera aussi bientôt de l’aspersion intérieure. On parlera de la vertu de l’hysope dans le chapitre, suivant.

XIII. Le triple circuit que l’évêque fait en aspergeant désigne le triple avènement du Christ, pour la sanctification de l’Église. Le premier, quand il vint du ciel dans le monde ; le second, lorsqu’il descendit de la terre dans les lymbes ; le troisième, quand, de retour des lymbes, il ressuscita et monta au ciel. Le triple circuit montre aussi que cette église est dédiée en l’honneur de la Trinité. Il désigne encore le triple état de ceux qui doivent être sauvés dans l’Église : les vierges, les continents et les époux ; ce que figure de même la disposition de l’église matérielle, comme il a été dit au chapitre de l’Église.

XIV. Enfin, la triple percussion au linteau de la porte signifie le triple droit que le Christ a dans son Église, à cause de quoi elle doit lui être ouverte. Ces droits sont ceux de son incarnation, de sa rédemption et de la promesse qu’il lui a faite de la glorifier. Car le pontife représente le Christ, sa verge sa puissance. Les trois coups frappés à la porte avec le bâton pastoral désignent la prédication de l’Évangile. Qu’est-ce en effet que la crosse, sinon la parole de Dieu, selon ce mot d’Isaïe (xi) : « Il frappera la terre de sa verge, » c’est-à-dire de