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le signal du repas dans la salle à manger ou réfectoire. La cymbale résonne dans le cloître, la sonnette dans le chœur, la petite sonnette ou double timbre dans l’horloge ; la campane (campana) ou cloche retentit dans le campanille ou le haut du clocher, la grosse cloche (signum) ou bourdon dans la tour. Cependant, quel genre de signal que ce soit peut généralement être appelé du nom de cloche (tintinnabulum). Et on désigne les cloches par différents noms, parce que les prédicateurs qu’elles représentent sont obligés et tenus à beaucoup de devoirs.

XII. Or, pendant toute la durée des soixante-dix jours (Septuagesima) dans lesquels est comprise la sainte quarantaine du Carême, aux jours ouvrables on ne doit pas sonner les cloches à grande volée (compulsari), ni de haut en bas (depulsari), mais les tinter (simpulsari), c’est-à-dire les sonner simplement (simpliciter pulsari) aux heures du jour et à matines. Cependant, dans les églises bien réglées (bene ordinatis), on sonne deux fois à prime ; premièrement, pour appeler le peuple ; secondement, pour commencer l’office. A tierce trois fois, selon le nombre des heures que comprend cet office, comme on l’a dit auparavant : une fois pour appeler le peuple, l’autre pour l’assembler dans l’église, la troisième pour commencer. On fait de même à la sixième et à la neuvième heures ; et l’on tinte les cloches dans le même ordre à matines. Mais, à la messe et aux vêpres, on sonne avec deux cloches seulement ; et, dans les églises plus petites ou moindres, on doit tinter seulement, selon ce qui a été dit plus haut ; et cela doit s’observer aussi dans les jours non chômés (feriis). Mais les dimanches et les jours solennels, on sonne à grande volée (compulsatur), comme dans les autres temps. Et c’est parce que les prédicateurs, figurés par les cloches, sont en plus grande abondance dans le temps de la grâce, et prêchent à temps et à contretemps, que, dans les fêtes (festis) qui appartiennent à la grâce, on sonne les cloches avec plus de fracas et qu’elles retentissent