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ple. L’anneau attache au bout de la corde et par lequel, dans la plupart des pays, on tire la corde, c’est la couronne de la récompense et la persévérance finale dans le service de Dieu ; c’est enfin la divine Écriture elle-même. Le pape Savinien établit que les heures du jour seraient sonnées par les églises.

IX. Et, remarque que, pour les Divins Offices, on sonne ordinairement douze fois les cloches, pendant les douze heures du jour, c’est à savoir : à la première heure du jour une fois, et à la dernière aussi une fois, parce que tout vient d’un seul Dieu, et qu’il sera toujours le même, tout dans tous. A tierce, on sonne trois fois, pour la seconde, la troisième et la quatrième heures, qui sont comprises dans cette partie de l’office. De même à sexte, on sonne trois fois pour les trois heures suivantes, à savoir : la cinquième, sixième et septième. De même à none, on sonne aussi trois fois pour les mêmes raisons. Mais à vêpres, qui est la neuvième heure, on sonne non-seulement une fois, mais un grand nombre de fois, parce que, dans le temps de la grâce, la prédication des apôtres a été multipliée. De même dans la nuit, à matines, on sonne souvent, parce que le prédicateur doit toujours crier : « Réveille-toi, toi qui dors, et lève-toi d’entre les morts. »

X. En général, cependant, on sonne trois fois aux nocturnes ; d’abord avec la crécelle (squilla), qui représente Paul et sa prédication perçante. La seconde sonnerie figure Barnabé, qui lui fut associé dans l’apostolat. La troisième montre que les Juifs ayant repoussé le Verbe de Dieu et sa parole, les apôtres se tournèrent vers les Gentils, qu’ils instruisirent dans la foi de la Trinité par les enseignements des quatre Évangiles, ce qui fait que dans quelques églises on sonne encore quatre fois.

XI. Et remarque qu’il y a six genres de clochettes ou sonnettes (tintinnabulorum) avec lesquelles on sonne dans l’église, savoir : la crécelle[1] (squilla), la cymbale (cymbalum), la sonnette (nola), la petite sonnette (nolula), ou le double timbre (seu dupla campana). C’est avec la crécelle que l’on donne

  1. Note 15 page 362.