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que les ornements de l’Église sont bénis, comme on le dira au chapitre des Consécrations et des Onctions.


CHAPITRE IV.
DES CLOCHES.


I. Les cloches ou campanes (campanæ) sont des vases d’airain inventés d’abord à Nole, cité de la Campanie ; c’est pourquoi les plus grands de ces vases sont appelés campanæ, cloches ou campanes, du pays de la Campanie, et les plus petits, ou clochettes (nolæ), noles, de la cité de ce nom[1].

II. Or, on bénit et on sonne la cloche, afin que, par les sons retentissants qu’elle rend, les fidèles soient animés tous ensemble à rechercher les biens éternels et les récompenses célestes, et que le dévouement de la foi croisse en eux. On sonne donc la cloche, afin que les fruits de la terre, les âmes et les corps de ceux qui croient, soient conservés et sauvés ; que les armées des ennemis et toutes les ruses du démon soient découvertes, et qu’ils soient chassés au loin ; que le fracas des orages, la tempête et les ouragans, l’impétuosité des vents et de la foudre s’apaisent et se calment, et que le tonnerre dangereux et le souffle de l’aquilon soient suspendus et arrêtés ; que les esprits des orages et les puissances de l’air voient se briser leur empire ; et enfin, on sonne aussi la cloche pour que ceux qui entendent ce son se réfugient dans le sein de leur sainte mère l’Église, et se prosternent devant l’étendard de la sainte croix, au nom de laquelle tout genou fléchit au ciel, sur la terre el dans les enfers, etc.[2], toutes choses que l’on dit dans les bénédictions de la cloche.

III. Il faut savoir que les cloches, par le son fort et brillant desquelles le peuple s’assemble dans l’église pour écouter, et le clergé pour annoncer dès le matin la miséricorde du Seigneur et sa puissance pendant la nuit, représentent les trompettes

  1. Note 13 page 343.
  2. Note 14 page 359.