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soit, ou couper ce même vêtement pour en faire quelque autre ornement destiné à la célébration des sacrés mystères.

XLYIII. Le pape Etienne statua encore que personne ne se servirait des vêtements de l’Église pour des usages étrangers au culte divin, et qu’ils ne seraient touchés que par des hommes saints, de peur que la vengeance qui frappa Balthazar, roi de Babylone, ne vienne à son tour sur les transgresseurs de ces ordres.

XLIX. Le pape Clément a aussi établi que les morts ne seront ni ensevelis, ni enveloppés, ni couverts, eux ou leur cercueil, avec la palle (palla), c’est-à-dire les linges de l’autel, ni avec la nappe ou serviette qui couvre le calice y ni avec celle avec laquelle le prêtre essuie ses mains après la consécration.

L. Et quand les palles (pallæ), c’est-à-dire les corporaux et les voiles, qui sont les ornements de l’autel, ainsi que les courtines qui environnent l’autel seront salies, les diacres, avec les bas officiers de l’Église, les laveront dans la sacristie et non dehors. Et, pour laver les voiles qui servent à l’autel, on aura un bassin neuf[1]. Mais on lavera les palles, c’est-à-dire les corporaux, dans un autre vase. Les voiles des portes ou courtines qu’on tend dans les églises, aux fêtes et pendant le carême, seront blanchis aussi dans un autre vaisseau. Voici ce qui fut statué dans le concile de Lérida (De consec, dist. iv) : que toute église aie, pour laver le corporal et les palles de l’autel, des vases propres à cela et en dehors des autres usages, et dans lesquels on ne lavera rien autre chose. Et, selon le même Clément, si la palle ou les parements de l’autel, ou les ornements de la demeure dans laquelle le prêtre a coutume d’offrir le sacrifice, revêtu des habits sacrés, ou le chandelier, ou le voile, c’est-à-dire la draperie ou la courtine qui pend derrière l’autel, viennent à être consumés de vieillesse, qu’on les brûle, et que leurs cendres soient jetées dans le baptistère, ou dans le ciment de la muraille de l’église, ou dans les interstices des pavés, où personne ne passe. Et remarque que l’on fait cela parce

  1. Note 12 page 343.