Page:Durand de Mende - Rational, vol 1, traduction Barthelemy, 1854.djvu/100

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

XLVI. Que si quelqu’un, par un esprit de petitesse dans la religion même, dit que le Seigneur commanda à Moïse de faire d’airain tous les vases du tabernacle, pour tous les usages et toutes les cérémonies, comme on le lit dans l’Exode, chapitres xxvii et xxviii, il est encore semblable, cet homme, à Juda, et l’ennemi de la femme qui versa des parfums sur les pieds du Christ, s’il dit aussi que les vases précieux et les autres ornements de ce genre pourraient être vendus et leur prix donné aux pauvres ; car nous en agissons ainsi, non parce que de vils ornements plaisent moins à Dieu que des ornements d’or, mais parce que les hommes offrent volontiers à Dieu ce qu’ils aiment le plus, et par leur adoration vainquent leur avarice. De plus, ces choses signifient les devoirs mortels de la piété que nous devons à Dieu, et la gloire future qui nous attend dans l’autre vie. Voilà pourquoi aussi, dans l’ancienne loi, le Seigneur commanda de faire le surhuméral du prêtre d’or, d’hyacinthe, de pourpre, d’une belle écarlate, d’un lin très-fin retors, et d’autres étoffes précieuses, afin de montrer de quelle grande diversité de vertus le prêtre doit briller. Dieu ordonna encore que l’autel le propitiatoire, le chandelier et les autres vases et ornements de l’autel seraient faits d’or et d’argent. On voit dans l’Exode, chapitres xxv, xxx et xxxviii, que Dieu commanda aussi de faire le tabernacle de diverses étoffes précieuses, comme on l’a déjà dit au chapitre de l’Église. Et le pontife de la loi se servait de divers autres ornements et habits magnifiques, comme on le dira dans la troisième partie, au chapitre des Vêtements de l’ancienne loi. On parlera encore de tout cela au chapitre de la Dédicace de l’Église, presque au commencement.

XLVII. Or, le concile d’Orléans a défendu que les divins mystères soient employés à l’ornement des noces, afin qu’ils ne soient pas profanés par le contact des méchants et la pompe impure du siècle ; ce qui montre certainement qu’on ne doit pas faire une chasuble de l’habit de quelque personne que ce