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XVII
Pourquoy pour mon malheur eus-je l’œil si léger ?
Pourquoy le sens si prompt, et l’esprit si fragile ?
Que de voir, que d’aimer, et que de m’engager
À servir un bel œil d’un labeur inutile ?
Pour avoir veu je meurs, mais d’une mort subtile
Qui renaist d’elle-mesme, et ne fait que changer,
Pour aimer je me vois tous les jours outrager,
Et servant je languis en ma prison servile.
L’œil, le sens et l’esprit, trop prompt, trop clair, trop vif,
M’a trompé, m’a séduict, m’a faict estre captif
D’un attraict, d’un propos, d’un amoureux cordage.
Pour avoir veu, aimé et servy son bel œil,
L’ardeur, l’amour, les fers me mènent au cercueil :
Dieux ! faites pour le moins que la mort me soulage.