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au fond, c’est une preuve qu’elle est pure ; si, au contraire, l’eau reste blanche, on peut conclure qu’elle ne l’est pas, et l’on doit la répudier.

2.° Que l’eau dont on doit se servir soit limpide, qu’elle soit employée à la dose de quatre cinquièmes du poids de la fécule, c’est-à-dire, que pour cent kilogrammes de fécule il faut quatre cents kilogrammes d’eau. En n’en mettant que trois quarts, on obtient, à la vérité, une décomposition parfaite de la fécule, mais le sirop qui en résulte est coloré, possède de l’amertume, un goût et une odeur repoussante, se liquéfie par le contact de l’air, et forme la masse peu de jours après la fabrication. Avec cinq sixièmes d’eau, la décomposition est imparfaite ; le carbonate de chaux, dont on se sert pour saturer l’acide, dépose difficilement au fond de la cuve ; le liquide demeure mucilagineux, blanchâtre comme le petit lait, et donne une odeur particulière ; le sirop se recouvre d’une peau croûteuse sur toute sa superficie dans l’évaporation ; lorsqu’on le traite au charbon animal, il jette fort mal ses écumes, qui ne peuvent se débarrasser pour venir surnager à la surface ; jeté, dans les filtres, il entraîne le charbon et passe toujours noir ou noirâtre, formant des mèches qui pendent du filtre au baquet ; enfin, il finit par se solidifier, et forme une colle tellement tenace qu’il est impossible de l’arracher des chausses, sans les endommager considérablement. S’il arrivait que par mégarde une