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dit, qu’on ne peut mêler ni la fécule, ni le parenchyme, ni la farine de pommes de terre que contient l’un et l’autre, avec la farine céréale, qu’au moment de l’employer en panification, et qu’on ne doit point la livrer au commerce ainsi mêlée, afin d’éviter deux graves inconvéniens : le premier, c’est que si on l’emploie au moment où elle est vendue, le pain qui en résulte conserve toujours un goût de poussière ; le second, parce que la fécule et la farine de pommes de terre demandent à être constamment tenues dans un état de dessication parfaite, et que l’humidité seule du gluten, qui est un corps gras, est capable de leur faire contracter un principe de putréfaction qu’elles communiqueraient infailliblement à toute la masse mélangée.

Telles sont les règles à suivre pour l’emploi de la pomme de terre, quant à sa propriété nutritive. D’après cela, il est facile de juger des secours qu’elle présente à toutes les classes de la société, et surtout à celle des malheureux. Elle ne sert pas seulement à alimenter l’homme, elle est encore une nourriture excellente pour le bétail. Quoique les vaches et quelques autres herbivores mangent quelquefois les feuilles de cette solanée, soit dans l’état frais, soit dans l’état sec, les animaux en général préfèrent les tubercules qu’on leur donne crus, coupés, hachés ou cuits à l’eau. Dans ce dernier état, on s’en sert surtout avec avantage pour engraisser les bœufs, les veaux, les