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qui puisse parfaitement opérer ces deux effets. J’avoue que le travail est plus long ; mais le cultivateur se trouve bien dédommagé par l’état de sa terre, bien nettoyée et par conséquent beaucoup plus propre aux récoltes qui doivent succéder.

Il est de la plus haute importance de choisir pour les binages, comme pour les autres labours, le moment le plus favorable sous le rapport de l’état d’humidité de la terre ; car si on les donne lorsqu’elle est trop humide, les mottes qui en résultent se dessèchent et se durcissent au point qu’il devient impossible d’ameublir la terre pendant tout le reste de la saison. Cette observation a principalement pour objet les terres fortes et les terres blanches[1].

De même, si dans pareille circonstance, ou lorsque les feuilles sont mouillées, on donne une de ces cultures à la pomme de terre, il en résulte que la plante jaunit bientôt et finit souvent par

  1. Quoique la couleur des terres que l’on désigne sous le nom de terres blanches soit assez variable, il est néanmoins facile de les reconnaître ; car, exemptes de pierres et de galets, elles paraissent former un tout bien homogène et à grains très-fins, qui ne contient pas même du sable visible à l’œil nu. Voici quel est leur défaut : elles se convertissent en boues et se dessèchent facilement ; mais si la sécheresse succède à de grandes pluies, elles se durcissent tellement, que la croûte qui les recouvre étrangle pour ainsi dire les plantes, et s’oppose considérablement à leur végétation.