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mauvaises herbes par une succession de récoltes mal entendues, deux ou trois labours et plusieurs forts hersages suffiraient à peine pour les ameublir et les nettoyer suffisamment. Dans ce dernier cas, il convient de commencer à préparer la terre avant l’hiver, en lui donnant un très-fort labour, que l’on fait accompagner d’une extirpation exacte de toutes les mauvaises herbes. C’est vers le 15 mars que l’on détruit celles qui pourraient être survenues pendant le cours de la mauvaise saison, par un second labour, suivi d’un fort hersage, et que l’on donne à la terre l’engrais qu’exige la nature du sol[1], afin qu’elle en élabore les sucs nutritifs avant le troisième labour, qui a lieu au moment de la plantation, c’est-à-dire dans le courant du mois d’avril.

C’est lorsqu’on opère ce troisième labour qu’on plante les pommes de terre, que quelques enfans, en suivant de près le laboureur, sont ordinairement chargés de distribuer dans les sillons, par une, et à la distance de douze à quinze pouces. Si le sol est sec de sa nature, ils les jettent sans précaution ; mais s’il est naturellement humide, ils ont soin de les placer au-dessus du fond du sillon et sur le revers de la bande de terre, afin de mettre le tubercule à l’abri des influences d’une

  1. Si le terrain est fort, il exige une plus grande quantité d’engrais que s’il est léger.