de courir aucun danger. Telle fut la disposition de mon appareil, qui se rapportait sur plusieurs points avec beaucoup d’autres, et dont le tamis seul était de mon invention (j’ignorais alors que cet objet était déjà connu) : je m’en suis servi pendant deux ans, sans jamais avoir eu lieu de m’en plaindre ; c’est pourquoi je ne crains point de le proposer, surtout à cause des avantages qu’il présente aux distillateurs. Le premier est l’économie du temps et du combustible, puisque le liquide étant d’abord chauffé dans un tonneau, ainsi que nous l’avons expliqué, arrive presque bouillant dans la chaudière, et qu’il faut une chauffe bien plus longue pour mettre en ébullition un vin contenant peu d’alcool, que pour celui qui en contient davantage ; le second est de dispenser d’agiter constamment le liquide jusqu’au moment où la distillation est parfaitement établie, et que le mouvement produit par la chaleur empêche les parties épaisses de se rassembler au fond de la chaudière pour y être calcinées.
De tels avantages légitiment assurément le choix qu’on devrait en faire, surtout dans les campagnes ; mais s’il s’agissait d’établir en grand des fabriques de ce genre, principalement dans les villes, où l’on emploie rarement la pomme de terre en nature, à cause des frais de transport et des résidus dont on ne saurait que faire, les appareils de distillation continue, tels que le suivant,