laisse un instant le sirop se rasseoir, et après avoir réuni le peu d’écume ramassée à sa surface, à celle du Manchet, on le jette dans une chausse où, au bout de quelques minutes, il passe blanc et très-limpide. Le premier passé noir, ainsi que celui provenant des écumes à égoutter sur le blanchet, sont réunis dans la bassine au sirop d’une nouvelle opération. Lorsque les chausses sont vides aux trois quarts, et que, par l’effet du refroidissement, le sirop ne passe plus que goutte à goutte, on verse le restant dans celui sortant de la plaque évaporative, pour être clarifié, et l’on rince bien les filtres dans de l’eau claire, pour de nouveau s’en servir incessamment.
Le sirop de fécule de pommes de terre, ainsi fabriqué, s’obtient très-beau et dans la proportion de 80 pour 100 du poids de la fécule employée. Je l’ai quelquefois obtenu dans celle de 90 et même de 95 ; j’ignore encore quelle pouvait en être la cause ; enfin, il se conserve parfaitement dans son état naturel, et peut, comme il a été dit précédemment, être employé, dans beaucoup de circonstances, comme le sucre de canne. On peut encore s’en servir très-avantageusement dans les brasseries, pour la confection des bières ; alors il exige moins de soin et peut être livré aux brasseurs, quoique coloré, pourvu néanmoins qu’il soit limpide et de bon goût.