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on allume ensuite un feu ardent, qu’on pousse avec activité pour exciter l’ébullition le plus promptement possible. Pendant ce temps-là on prépare huit hectolitres d’eau bien claire, qu’on jette dans la cuve ; et pour s’éviter dans la suite un pareil travail, on pratique dans ladite cuve une ouverture traversant l’épaisseur du bois à fleur d’eau, où l’on place un petit robinet en buis, qu’on laisse constamment ouvert jusqu’à l’introduction de l’acide sulfurique. Cette ouverture indique la donnée d’eau, et sert en même temps à donner fuite à toute celle produite par la vapeur qui, par sa condensation dans le liquide froid, en augmenterait le volume et ferait manquer l’opération.

Quand l’eau s’agite dans le tube en verre, que la soupape, qu’on a chargée d’un poids convenable pour lutter contre la vapeur sans compromettre la sûreté de la chaudière, se soulève, il est temps de commencer le travail dans la cuve. On ouvre alors le robinet, et la vapeur, lancée avec force, produit aussitôt, par son contact avec l’eau froide, des détonations semblables à celles d’un arme à feu, qui, diminuant insensiblement d’intensité à mesure que l’eau de la cuve s’échauffe, finissent par ne plus se faire entendre que comme le bruit sourd et prolongé d’un tonnerre lointain : c’est alors qu’il est temps d’employer l’acide sulfurique. On ferme en conséquence le petit robinet en buis, pour arrêter l’effusion de l’eau qui, à cause