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les parques

Peuvent compter là-haut les anneaux de la chaîne,
Depuis l’éclat obscur des nébulosités
Jusqu’aux astres brûlants, denses, précipités,
Qui font évoluer une terre prochaine.



Vos générations avides de savoir
Épuiseront ainsi bien des âges à voir
Les rangs renouvelés de ces globes de flamme
Émerger tour à tour du chaos incertain,
Comme s’ils n’avaient pas accompli leur destin,
Avant de pénétrer par vos yeux dans votre âme.
Non, ces rois lumineux de l’ombre ne vont pas
Sans soucis à travers l’infini, leur domaine.
Ils attendent tous l’heure où, munis du compas,
Vous aurez mesuré l’orbe qui les ramène :
Ils datent de ce jour leur immortalité ;
Ils savent que le ciel est sans réalité
S’il n’est pas réfléchi par la pensée humaine.