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les parques

Mais quel frémissement quand vous découvrirez
Que ces sables d’argent vaguement figurés
Sont d’immenses soleils faits d’un amas d’étoiles.
Oui, ces nappes de feux qui semblent confondus
Sont au ciel ce que sont les archipels perdus
Sur le vaste Océan tout sillonné de voiles.
Or dans un même groupe, entre deux îles d’or,
Pour porter des lueurs qu’on croit instantanées
Le jour vogue trois ans comme un vaisseau qui dort,
Lui dont le vol fait peur à vos forces bornées,
Et vous saurez au bout de vos calculs certains
Que le rayon parti des cieux un peu lointains
Met pour venir à vous plus de cent mille années.



Sous cet azur que glace un silence apparent,
Vous verrez le labeur de l’éther fulgurant
Que forge le marteau des siècles sur l’enclume.
Et comment les soleils naissent, vous le saurez,
Les vapeurs se ruant aux points agglomérés,
Et la vibration du noyau qui s’allume :
Car ainsi qu’on découvre à travers la forêt
L’arbre et tous ses aspects, gland, pousse, arbuste, chêne,
Vos sages, pénétrant dans l’éternel secret,