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les parques

Notre aperception ne vaut que le mépris.
Humains, le labeur seul qui vous pèse est sans prix :
Il forme le trésor croissant de vos pensées.
Au rebours des aiglons nouvellement éclos
Vous arrivez au jour effrayés, les yeux clos,
Ridant vos tendres chairs par un souffle offensées.
Mais dans ce corps qui vit à peine et n’agit pas
Tressaillent des lueurs de sagesse endormie ;
Votre front se relève à chacun de vos pas ;
L’aile de la raison s’ouvre vite affermie ;
La nature fléchit partout où vous passez ;
Vous brisez tout obstacle et vous asservissez
Au sceptre du pouvoir toute force ennemie.



Nous avions reculé le feu loin de vos mains.
Deux géants ont choqué leurs silex inhumains :
Le vainqueur a cloué le vol de l’étincelle.
Les enfants des héros embrasent la forêt,
Délivrent du limon l’âme du minerai,
Font du métal un flot de lave qui ruisselle.
Vous déchirez le sol, aidés du bœuf soumis ;
Vous sondez les flancs noirs de Cybèle la sainte ;
Le gouffre inviolable où les morts sont admis