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les parques

Que la vie engloutit avec indifférence,
Et le terme arrivé des maux qu’il a soufferts,
Captif halluciné qui s’attache à ses fers,
Plus qu’aucune torture il craint la délivrance.



Fût-on las de la vie, on ne l’abrège pas,
Et quand vient la minute obscure du trépas,
L’eût-on même avancée, on la trouve importune.
On est usé, brisé, blanchi, transi, perclus ;
Le cerveau s’atrophie et le cœur ne bat plus ;
On souffre cent douleurs, chaque heure en apporte une,
Et l’on crie à la mort « grâce » au lieu de « merci »,
Et l’on expire avec le suprême souci
De ne pouvoir traîner plus loin son infortune.