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ques et la consécration du Phallus et du Cteis, ou des parties sexuelles de l’homme et de la femme dans les anciens sanctuaires.

Telle est aussi, chez les Indiens, l’origine du culte de Lingam, qui n’est autre chose que l’assemblage des organes de la génération des deux sexes, que ces peuples ont exposés dans les temples de la Nature, pour être un emblème toujours subsistant de la fécondité universelle. Les Indiens ont la plus grande vénération pour ce symbole, et ce culte remonte chez eux à la plus haute antiquité. C’est sous cette forme qu’ils adorent leur grand dieu Isuren, le même que le Bacchus grec, en honneur duquel on élevait le Phallus.

Le chandelier à sept branches, destiné à représenter le système planétaire par lequel se consomme le grand ouvrage des générations sublunaires, est placé dans le Lingam, et les Brames l’allument lorsqu’ils viennent rendre hommage à cet emblème de la double force de la Nature.

Les Gourous sont chargés d’orner le Lingam de fleurs à peu près comme les Grecs paraient le Phallus. Le Taly que le Brame consacre, que le nouvel époux attache au cou de son épouse, et qu’elle doit porter tant qu’elle vivra, est souvent un Lingam ou l’emblème de l’union des deux sexes.

Les Égyptiens avaient pareillement consacré le Phallus dans les mystères d’Isis et d’Osiris. Suivant Kirker, on a retrouvé le Phallus honoré jusqu’en Amérique. Si cela est, ce culte a eu la même univer-