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duquel elle alimente les animaux, qui sont encore elle-même, mise en activité dans une organisation plus parfaite, et mue par le feu, principe qui donne la vie aux corps animés. Dans ce nouvel état, elle a encore ses germes, son développement, sa croissance, sa perfection ou sa maturité, sa jeunesse, sa vieillesse et sa mort, et elle laisse après elle des débris destinés à recomposer de nouveaux corps. Sous cette forme animée on la voit également ramper en insecte et en reptile, s’élever en aigle hardi, se hérisser des dards du porc-épic, se couvrir de duvet, de poils ou de plumes diversement colorées ; s’attacher aux rochers par les racines du polype, se traîner en tortue, bondir en cerf ou en daim léger, ou presser la terre de sa masse pesante en éléphant, rugir en lion, mugir en bœuf, chanter sous la forme d’oiseau ; enfin, articuler des sons sous celle de l’homme, combiner des idées, se connaître et s’imiter elle-même, créer les arts, et raisonner sur toutes ses opérations et sur celles de la Nature. C’est là le terme connu de la perfection de la matière organisée sur la surface de la Terre.

A côté de l’homme sont les extrêmes qui contrastent le plus avec la perfection de la matière animée, dans les corps qui s’organisent au sein des eaux, et qui vivent dans le coquillage. Ici, le feu de l’intelligence, le sentiment et la vie sont presque entièrement éteints, et une nuance légère y sépare l’être animé de celui qui ne fait que végéter. La nature prend des formes encore plus variées que sur la