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partie ; la Terre et les Éléments, jusqu’à la Lune, comprirent la seconde.

Deux choses ont frappé tous les hommes dans l’Univers et dans les formes des corps qu’il renferme : ce qui semble y demeurer toujours, et ce qui ne fait que passer ; les causes, les effets et les lieux qui leur sont affectés, autrement les lieux où les uns agissent, et ceux où les autres se reproduisent. Le Ciel et la Terre présentent l’image de ce contraste frappant, de l’Être éternel et de l’Être passager. Dans le Ciel, rien ne semble naître, croître, décroître et mourir lorsqu’on s’élève au-dessus de la sphère de la Lune. Elle seule paraît offrir des traces d’altération, de destruction et de reproduction de formes dans le changement de ses phases, tandis que d’un autre côté elle présente une image de perpétuité dans sa propre substance, dans son mouvement et dans la succession périodique et invariable de ces mêmes phases. Elle est comme le terme le plus élevé de la sphère des êtres sujets à altération. Au-dessus d’elle, tout marche dans un ordre constant et régulier, et conserve des formes éternelles. Tous les corps célestes se montrent perpétuellement les mêmes avec leurs grosseurs, leurs couleurs, leurs mêmes diamètres, leurs rapports de distance, si l’on en excepte les planètes ou les astres mobiles : leur nombre ne s’accroît ni ne diminue. Uranus n’engendre plus d’enfants et n’en perd point : tout est chez lui éternel et immuable ; au moins tout nous paraît l’être.

Il n’en est pas de même de la Terre. Si d’un côté