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poëmes religieux, dont elle renferme les débris. Comme les poètes furent les premiers théologiens, c’est aussi d’après la même méthode que nous analyserons toutes les traditions et les légendes sacrées, sous quelque nom que les agens de la nature se trouvent déguisés dans les allégories religieuses, soit que l’on ait supposé les intelligences unies aux corps visibles qu’elles animaient, soit qu’on les en ait séparées par abstraction, et qu’on en ait composé un Monde d’intelligences, placé hors du Monde visible, mais qui fut toujours calqué sur lui et sur ses divisions.


CHAPITRE IV.

Des grandes divisions de la Nature en causes active et passive,
et en principes, lumière et ténèbres.


L’Univers ou la grande cause, ainsi animé et intelligent, subdivisé en une foule de causes partielles également intelligentes, fut partagé aussi en deux grandes masses ou parties, l’une appelée la cause active, l’autre la cause passive, ou la partie mâle et la partie femelle, qui composèrent le grand Androgyne, dont les deux sexes étaient censés s’unir pour tout produire, c’est-à-dire, le Monde agissant en lui-même et sur lui-même. Voilà un des grands mystères de l’ancienne théologie : le Ciel contint la première